AITH-YALA

Publié le par tiguert

Eloignée des grands axes de circulation, montagneuse et pauvre, cette région n'intéressa pas la colonisation, mais l’esprit nationaliste et le refus de domination des populations, laisse le colonialisme redouter les soulèvements populaires. Il convient de la citer avec précision. Dans le cadre algérien, le pays des Aït-Yala (Aït-Yala signifie "ceux de Yala " Dans cette étude, le terme désigne, tantôt les habitants, tantôt leur pays) nom que se donnent ses habitants, se trouve dans le Tell intérieur à 50 Km au Sud-ouest de Bejaia et à la même distance au nord-ouest de Sétif.

Il correspond, sur le plan local, au secteur méridional de la Kabylie, adossé à la longue chaîne est-ouest des Bibans. Celle-ci en altitude modeste mais continue, à une importance géographique considérable, car elle s'interpose entre deux unités physiques et humaines bien distinctes LES MONTAGNES Au Sud s'étale le pays ouvert des Hautes plaines de Medjana, Bordj et Sétif les populations Arabophones s'y livrent à l'élevage et surtout à la culture extensive des céréales. Elles vivent dans des fermes et des hameaux disséminés au milieu des vastes champs. LES PLAINES ET ELEVAGE A l’Est c’est la montagne de Zemoura , Guenzet et Titest la population, très dense est restée berbérophone , elle vit groupée dans des villages souvent perchés, son genre de vie traditionnel est l'arboriculture fruitière l’olivier et le figuier.


 LES VILLES DE GUENZET TITEST ET ZEMOURA Le pays des Aith Yala fait partie de cette dernière. OLIVIER ET FIGUIER 16000 habitants au recensement de 1954, 8591 habitants en 1966 pour une superficie de 129 km2, mais ce qui frappe le plus, c'est la succession continue des villages et des sources à une altitude constante de 1100 m et sur 15 km. LES VILLAGES La situation et l'esquisse de cette région permettait une étude approfondie. Avant d'examiner dans une deuxième partie l'agriculture qui constitue, au moins jusqu'à une époque récente, l'activité essentielle des habitants, il importe de connaître les conditions géographiques de AïthYala. Cette première partie est consacrée à l'étude du milieu physique et humain. L'étude brève de la population sera intégrée à la troisième partie que nous consacrons à l'évolution de la lutte des habitants pour leur survie, depuis les temps de la frugalité forcée jusqu'à l'émigration massive de ces dernières années.

Il s'agit bien d'une lutte, car ce pays très peuplé, est très mal doté par la nature Une nature montagnarde répulsive. On ne rencontre nul part chez les Ait Yala de terrains plats, et partout les pentes sont très fortes, Et ceci est lourd de conséquences : les précipitations dont la quantité est satisfaisante n'ont pas l'utilité qu'on pouvait attendre d'elles, une grande          "TIGUERT"
partie de l'eau ruisselle et les sols arables, quand ils existent, sont instables. Malgré cette nature peu favorable, la terre des Ait Yala a pu être mise en valeur grâce au labeur de ses habitants. Le paysage porte enfin l'empreinte bien marquée de nombreuses générations de paysans profondément attachés à leur terre. LES CHAMPS LE RELIEF La montagne des Aith Yala n'est pas très élevée deux sommets seulement dépassent 1500 m, mais son altitude est soutenue d'une extrémité à l'autre, elle dépasse 1300 m sur presque toute la longueur. Dans le détail,
la partie occidentale est très disséquée par les torrents longitudinaux qui rejoignent le Acif, Elle forme un anticlinorium au centre on distingue en effet deux lignes de crêtes enserrant une vallée synclinale celle du nord Est la plus haute, mais c'est la ligne de faîte méridionale qui sert de limite entre la commune de Guenzet et celle de Zemoura. La partie orientale est très massive, c'est une véritable                                                       "TAOUTIRT YACOUB"
carapace karstique, s'interrompant brutalement au nord et à l'est par des escarpements vertigineux au pied desquels couple le Bousselem, à une altitude de 630 m. TILLA ET ADRAR La montagne de Tilla est beaucoup plus modeste. Elle n'a ni l'altitude, ni la continuité de Adrar. Atteignant jusqu'à 1374 m au centre, elle s'abaisse rapidement à l'est comme à l'ouest. Elle est fortement démantelée par des cours d'eau qui descendent vers le Bousselem et le Mahadjar. Très rapprochée de l'Adrar, 2 Km au niveau du village de TIGET, elle en est comme le

contrefort. La zone intermédiaire, basse mais très accidentée, s'interpose entre ces deux montagnes parallèles dont il est question plus haut. Son unité est rompue par des crêtes transversales et c'est au contact de celles-ci avec l'Adrar, que sont construits les villages les plus importants. La simplicité du relief procède de la structure. Tous les terrains datent du Crétacé. L'Adrar est constitué par un affleurement continu des marnes et surtout de calcaires du Tyrolien. Ces roches se présentent en gros bancs d'un blanc grisâtre. Elles sont fortement dolomitiques dans la partie orientale. LE CLIMAT NEIGE ET PLUIE La température moyenne annuelle est de 15°C. Cela n'a pas une grande signification si l'on observe les écarts qu’elle peut présenter. Elle est la plus basse en janvier avec 5°, elle augmente ensuite régulièrement jusqu’en juillet, mais c'est en aout qu’elle atteint son maximum avec 25°. LE SOLEIL Les étés qui auraient pu être chauds à Guenzet par suite de la continentalité, sont tempérés par l'altitude et l’exposition face au nord. Les moyennes sont les suivantes pour les mois d'été. 
                       JUIN        JUILLET           AOUT              SEPTEMBRE
GUENZET       21°            24°                    25°                        20°
MAILLOT         23°            28°                    28°                        24°

La comparaison avec Maillot, station située sur le même parallèle, mais au pied du versant méridional du Djurdjura et à 450 m d'altitude souligne la "fraîcheur" de Guenzet. En été l'air est très pauvre en vapeur d’eau, les amplitudes diurnes sont, par conséquent, très fortes, elles augmentent à mesure qu'on s'éloigne de la mer. 
Le caractère continental du climat est beaucoup plus accusé à Bordj, station à peine moins élevée (925m) que Guenzet, mais plus méridionale. Cela veut dire qu'en été, l'influence de la mer se fait encore sentir dans les Aït Yala, sauf quand souffle le sirocco, un vent du sud s'accompagnant d'une forte augmentation de la température, Les maxima absolus peuvent alors dépasser 30° de Mai à Septembre. On a enregistré 38° les 4, 5 et 6 Juillet 1 929.
Nous Pouvons le vérifier en confrontant les moyennes des températures maxima de Guenzet et de Bordj Bou-Arreridj.

                        JUIN        JUILLET          AOUT             SEPTEMBRE
guenzet           28°            30°2               30°4                  2 5°6
bordj                30°8          35°6               34°5                  2 9°9

Ce vent brûlant et sec arrive progressivement ou souffle brutalement, il dure au total de 20 à 30 jours. Outre les fortes chaleurs qu'il provoque, son intervention favorise des nuages de poussière, une très forte évaporation, et parfois même des invasions de sauterelles. Son action est néfaste pour les plantes comme pour les humains : les fruits tombent en abondance avant leur maturité, les figues mûrissent rapidement et une grande quantité périt vite. Les périodes de sirocco ne durent, heureusement, pas longtemps. Dans la lutte continuelle que se livrent les influences contraires du nord et du sud, lutte accompagnée d'orages très localisés, la brise de mer matérialisée par de petits cumulus, finit par s'imposer fin-septembre et le temps se rafraîchit. L'altitude et l'éloignement de la mer contribuent à donner des hivers froids.


De Décembre à mars, la moyenne des températures reste inférieure à 10° la moyenne des minima des mois d'hiver ne dépasse pas 3° à 7°. il ne s'agit là que de moyennes où le thermomètre descend fréquemment au dessous de 0°. Des températures négatives sont enregistrées en mars et même en avril. Le gel exerce alors de grands ravages sur la vigne et les arbres fruitiers, autres que le figuier. Il arrive parfois qu'il brûle littéralement les rameaux des oliviers d'altitude. Cependant même en hiver, l'influence adoucissante de la mer est sensible. Ce qui frappe le plus dans l'observation de la courbe des températures et celle des précipitations. C’est leur opposition aux mois les plus chauds correspondent les pluies les plus faibles, aux plus froids les précipitations les plus abondantes. En établissant la liaison entre ces deux facteurs climatiques, nous pouvons déterminer la durée de la saison sèche. Bagnouls et Gaussen définissent ainsi le mois sec : « le mois sec est celui où le total mensuel des précipitations exprimé en mm est inférieur ou égal au double de la température mensuelle exprimée en degrés. Aux Ait Yala, quatre mois répondent à cette définition : juin, juillet, Août et Septembre. Nous avons donc une saison sèche en été et une saison humide le reste de l'année. Avec plus de 600 mm d'eau, notre région occupe un rang moyen, plus arrosée que les hautes plaines (400), elle l’est beaucoup moins que les Babors et le Djurdjura massifs à la fois plus septentrionaux et plus élevés. L'abondance des précipitations est due à l’exposition avantageuse, mais aussi à l'altitude. Ainsi sur le même versant on a : Bougaa 850 m/d’altitude reçoit 592mm Guenzet 1050 // recoit 689mm Titest 1150 // recoit 752mm .
Bibliographie : « LA MONOGRAPHIE DES BENI-YALA » de Lahmar Rachid
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> εelli di tegnaw reḥḥel<br /> Syinna truḥeḍ qbala<br /> Ar tmurt n leqbayel<br /> ẓur-it-id akk s lğemla<br /> Idurar akk d sswaḥel<br /> Leεzayeb, tuddar, lexla<br /> Sellem akk γef wid nḥemmel<br /> Kul yiwan anda yella. Ay afrux.....Slimane Azem<br /> <br /> <br />
Répondre